Ados et parents : les écrans de la discorde
Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, est intervenu dans le magazine « Le cercle psy n°34 » pour évoquer la « fracture numérique » entre les parents et les adolescents.
Il évoque les bénéfices possibles d’une certaine utilisation des écrans. Ainsi, discuter de sujets vus à la TV ou se regrouper pour échanger autour de jeux vidéo sont des démarches constructives et propices à l’épanouissement.
Selon lui, les dangers des écrans résident dans l’isolement et une forme d’addiction qui peut même déclencher des dépenses/ achats compulsifs (comme dans les jeux vidéo avec des bonus virtuels ou des avantages temporaires pour passer des niveaux).
Pour revenir sur le thème de l’isolement, il insiste sur le fait que les écrans n’aident pas à résoudre des problèmes personnels. Ils offrent surtout une fuite et dénote d’une tentative d’oubli au lieu d’essayer de chercher de l’aide pour s’en sortir et libérer les émotions douloureuses.
Ainsi, le temps excessif passé sur un écran peut être un symptôme d’un mal-être plus profond.
Comment éviter d’être accro aux écrans ?
Serge Tisseron préconise de définir un cadre d’utilisation des écrans (nombre d’heures, tranches horaires, temps de pause). Par exemple, afin d’éviter le grignotage tout au long de la journée, il s’agira de fixer des heures précises pendant lesquelles l’écran pourra être utilisé. En dehors de ces périodes, il devra resté éteint.
Notons que ces heures sont à adapter selon les jours.
Quant à la question : les écrans sont-ils à combattre pour que nos adolescents ne soient pas sur leur emprise ?
Le psychiatre répond que nous, parents, pouvons verbaliser nos inquiétudes sans rentrer en conflit car le dialogue sera alors fermé. Il est aussi essentiel de discuter de la façon dont les adolescents utilisent les écrans et de partager notre propre expérience de ces écrans. L’idée est de les sensibiliser et de les faire réfléchir sur la place des écrans dans leur vie. Ce sont nos outils mais nous ne sommes pas leurs outils. Nous avons donc le contrôle dessus.
De leurs côtés, les adolescents peuvent « rassurer » leurs parents en parlant de leurs expériences numériques, en adoptant des habitudes saines et en se renseignant eux-mêmes sur les dangers de leur utilisation.
Après tout, ces informations se trouvent facilement en ligne.
Source : Ados et parents : la fracture numérique (article issu du magazine « le cercle psy n°34
À lire pour aller plus loin :
Guide de survie pour accros aux écrans (ou comment garder ton ordi et tes parents)
Colère, agressivité, déprime, les dangers de la surexposition aux écrans pour les adolescents
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