Manque de sommeil chez les adolescents : causes et conséquences
Enfants et adolescents : en manque de sommeil ?
Marie-Françoise Delaperche, médecin du sommeil, est convaincue que de nombreux enfants diagnostiqués hyperactifs sont en réalité « en dette de sommeil ». Ceci est particulièrement vrai pour les adolescents. Selon le rapport « Aménagement du temps scolaire et santé de l’enfant » de janvier 2010, 40% des adolescents se plaignent de somnolences au cours de la journée et 17% de la mauvaise qualité de leur sommeil.
Pourquoi les enfants et adolescents manquent-ils de sommeil ?
La « dette de sommeil » des enfants et des adolescents s’explique à la fois par :
- l’environnement non propice à l’endormissement (bruit, coucher trop tardif, cauchemars,…),
- les comportements sociaux qui perturbe les cycles de sommeil (principalement les stimulations dûes à la télé, aux jeux vidéo, à l’ordinateur ou à la tablette),
- les bouleversements hormonaux qui retardent le pic de mélatonine (hormone du sommeil) à l’adolescence.
La lumière est le premier stimulus d’éveil et l’exposition à la lumière empêche l’endormissement.
Quels effets du manque de sommeil ?
1. Irritabilité et agitation
Selon Marie-Françoise Delaperche, les enfants fatigués « pour lutter contre le sommeil sont en activité permanente ».
2. Altération des capacités de concentration
Dans le livre « Comment dormons-nous ? » , Isabelle Arnulf et Delpine Oudiette font référence à une étude menée en Israël. Lors de cette étude, un chercheur a demandé « à des enfants de 10 ans de dormir une heure de plus que d’habitude pendant une semaine ». L’expérience a « montré une réduction de 65% des erreurs d’inattention à l’école ».
3. Impact sur les capacités d’apprentissage
Non seulement la manque de sommeil détériore les capacités de concentration mais il impacte aussi négativement la mémorisation. C’est en dormant que l’on consolide les acquis. Dans l’article Bonne nuit de L’école des parents (nov-janv. 2011/2012), on peut lire que :
La région sollicitée pendant la journée au cours d’un apprentissage l’est à nouveau pendant le sommeil lent, elle ne dort pas de la même façon que les régions voisines : les ondes de sommeil y sont plus synchronisées, comme s’il y avait un sommeil local.
Extrait du livre » Comment dormons-nous ? »
« La mémorisation est également facilitée par l’intense activité cérébrale du sommeil paradoxal, lequel exerce plus particulièrement la mémoire procédurale – celle du raisonnement, du savoir-faire. »
Extrait du livre « Les mécanismes du sommeil : rythmes et pathologies »
4. Lien entre manque de sommeil et obésité
Toujours dans l’article Bonne nuit de L’école des parents (nov-janv. 2011/2012), il est écrit que les personnes qui ne dorment pas assez ont tendance à grignoter plus que les autres (surtout du sucré) et ont plus souvent faim. Ceci s’explique par le jeu des hormones : le taux de leptine (hormone qui coupe l’appétit) augmente pendant le sommeil tandis que le manque de sommeil fait grimper le taux de ghréline (hormone de l’appétit).
Comme quoi le proverbe « Qui dort dîne » a une part de vérité !
5. Troubles d’anxiété
Une mauvaise qualité de sommeil et un manque de sommeil entraînent parfois des troubles de l’anxiété, voire des dépressions. Les enfants peuvent notamment ressentir des angoisses passagères, suite à une série de cauchemars notamment.
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