Comment ne pas finir comme tes parents : interview de Soizic Michelot et Anaël Assier
Soizic Michelot et Anaël Assier sont les auteurs d’un livre au titre alléchant pour de nombreux ados : Comment ne pas finir comme tes parents… Derrière cette invitation qui ne manque pas d’humour se cache un véritable guide de méditation pour les 15-25 ans. Soizic et Anaël ont accepté de répondre à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Soizic Michelot : Je suis Soizic, j’ai 38 ans. J’ai appris à méditer alors que j’avais tout juste 20 ans. Une découverte décisive car la méditation m’a permis de mieux vivre mes émotions et de réguler les embouteillages dans ma tête ! Elle m’a aussi donné une direction dans mes choix de vie.
Aujourd’hui, après quelques années passées sur le coussin et des études d’éducation spécialisée, j’enseigne cette pratique dans un contexte laïque, pour les adultes et les ados, dans le secteur de la santé et de l’éducation.
A part ça j’aime les arbres, les animaux, le rapport entre les mots et les images et les gens… j’aime beaucoup les gens !
Anaël Assier : je m’appelle Anaël. J’ai commencé à méditer à l’âge de 18 ans. Plusieurs choses m’ont amené à cela. Je voulais savoir quoi faire de toutes ces pensées qui me traversaient la tête à longueur de journée, et avoir des réponses à toutes les questions sur le sens des choses que je me posais… il m’est apparu que c’était en tournant le regard vers l’intérieur que les réponses viendraient… Apprenant un peu plus chaque jour sur moi-même et les autres, j’ai persévéré dans cette voie tout en me plongeant dans l’étude de la philosophie chinoise, de la musique et de ses effets thérapeutiques. Aujourd’hui, j’écris et j’enseigne la méditation.
– Pourquoi avoir choisi d’intituler votre livre « Comment ne pas finir comme tes parents » ?
Soizic : Ce titre est une plaisanterie, mais aussi une façon de parler de façon indirecte des bienfaits de la méditation, notamment la capacité à savoir prendre du recul et rire de soi.
Ce titre s’inscrit aussi dans notre désir de faire évoluer les représentations sur le sujet. La méditation n’est pas réservée à quelques yogis perchés dans l’Himalaya, elle concerne TOUT le monde.
« Comment ne pas finir comme tes parents » est aussi une façon de soulever la question des valeurs… Le monde que les adultes d’aujourd’hui lèguent aux plus jeunes laisse fortement à désirer (crise écologique, économique, morale…). L’idée sous jacente est donc de réfléchir à ce que nous pouvons faire, chacun à notre mesure, pour ne pas aggraver la situation…
Et bien sur ce titre est une façon d’engager les plus jeunes dans la lecture !
Anaël: Pour que les parents aient l’occasion de faire une blague à leurs ados tout en leur offrant le bouquin, et pour que les ados aient envie d’y jeter un œil… Parce que s’il y a un bien une période de la vie où on a pas envie de finir comme ses parents, c’est à cet âge là.
C’est avant tout un clin d’œil aux uns et aux autres… C’est une blague mais c’est aussi un appel à avancer. Quel parent souhaite pour son enfant la même chose que pour lui-même ? Ne lui souhaite-t-il pas de pouvoir dépasser les choses sur lesquelles il bute… Donc ne pas finir comme ses parents, quelque part, c’est ce que chaque parent souhaite à son enfant.
– Qu’est-ce que la méditation peut apporter aux ados dans les différents domaines de leur vie ?
Soizic : Principalement de la flexibilité, de la maturité émotionnelle, de la créativité, de la clarté et de la curiosité pour toutes les situations… y compris celles qui sont inconfortables ! La méditation permet peu à peu de changer de regard, de voir des opportunités là où on ne voyait que du stress, de la frustration ou des obstacles…
Anaël : Avant tout : Des réponses. Beaucoup de réponses aux questions qu’ils se posent, sur comment marche leur esprit, et par ricochet, sur comment marche ce monde. Car toute chose qui se produit dans le monde des hommes a d’abord été une pensée… En comprenant ce qu’est une pensée, de nouvelles portes s’ouvrent.
C’est une quête de connaissance… Plus on apprend, plus on réalise qu’on a encore beaucoup à apprendre. Et ce jeu passionnant donne un sens à la vie. Cela nous aide aussi à relativiser ce qui arrive. La méditation est une forme d’art martial. Tu ne perds pas ton temps – et ton énergie – à te dire que « c’est pas possible », ou « il y trop de choses à faire ». Non, tu fais face aux choses, une par une, et tu t’impliques complètement.
– De quoi a-t-on besoin pour méditer ?
Soizic : Pour méditer nous avons besoin de notre corps, de notre esprit et de toutes nos émotions… Nous avons donc tout ce qu’il faut à chaque instant pour pratiquer en toutes circonstances ! Mais cela demande un apprentissage. Pour méditer nous avons donc besoin d’un bon livre, de bonnes instructions pour commencer, et pourquoi pas même d’un bon enseignant.
Anaël : Avant tout, d’une motivation. Si on ne sait pas pourquoi on fait une chose, très vite, on éprouvera de la lassitude à son égard… Et le risque d’abandon sera grand. Ce serait dommage, car si la méditation donne des fruits à court terme ils sont d’autant plus consistants sur la longueur.
C’est en cela que se fixer un objectif me semble primordial. Aussi bien en temps de pratique qu’en années. Pour mon propre cas, j’avais passé un contrat avec moi-même au début. A l’issue de cette période d’essai – de plusieurs années – j’avais fait un petit bilan… et Il semblerait que j’ai re-signé.
L’autre chose qui me semble vraiment nécessaire, c’est la patience. Et la dernière c’est la souplesse. Parfois, c’est dur, alors on fait une pause. Mais on abandonne pas.
– Du point de vue des neurosciences, il a été démontré que la méditation transformait le cerveau. Combien d’heures de pratique sont nécessaires pour parvenir à cela ?
Soizic : Les neurosciences ne parviennent pas encore à déterminer une durée précise. Mais toutes les traditions, soient-elles scientifiques ou contemplatives, s’accordent à dire que la régularité prévôt sur la durée. Mieux vaut méditer chaque jour 10 minutes assidûment que toute la journée un dimanche par mois. Chaque instant d’attention compte et montre des fruits. Et l’idée n’est surtout pas de se faire des plans sur qui on deviendra dans 10 ans si on pratique la méditation mais de voir qui on est à cet instant même et ce qui se passe tout de suite si on développe une attention bienveillante.
Anaël : Ah… les neurosciences. A vrai dire, je pense que la question est ailleurs. J’espère que personne ne se dit « ah, il faut que je médite, comme ça je vais transformer mon cerveau… » ça serait tellement triste. On n’aborde pas la méditation comme on va soulever de la fonte en club… Cela reviendrait à cultiver la notion de performance dont notre société souffre tant. Et puis, j’imagine que la pratique d’un instrument ou d’un art à haut niveau doit tout autant transformer le cerveau… Si je fais beaucoup de violon ou de guitare, certes, je vais avoir de la corne sur le bout des doigts… mais l’important n’est-il pas plutôt dans l’augmentation de la qualité de mon jeu et du plaisir que je prends à jouer ?
– Quels enseignements pourront puiser les parents curieux en lisant votre livre ?
Soizic : Probablement que ce livre s’adresse aussi bien à eux qu’à leurs ados… car les parents ont aussi des parents ! Et les adultes ont également des émotions, des débordements, de l’impulsivité, des esprits bien trop chargés de préoccupations et d’anxiété… Ils en tireront en substance les mêmes enseignements que les plus jeunes.
En mettant la méditation en pratique, les parents gagnent aussi en congruence et donc en crédibilité par rapport à leurs ados ! Car il est très difficile de demander aux autres d’être détendu, tempéré dans leurs réactions, généreux et altruiste si soi-même on ne véhicule pas cette attitude !
Anaël : … Et pour compléter ce que dit Soizic, ils auront accès à la synthèse de 20 ans de pratique, la nôtre, et ils auront le loisir de s’y essayer si l’envie leur en prend. Ce que nous proposons offre du travail pour toute une vie… La preuve, on y est encore !
Que gagneraient-ils à méditer avec leur ado ?
Soizic : Méditer avec son ado n’est pas déconseillé en soit mais c’est probablement un carrefour de la vie où parents et enfant ont besoin de leur propre espace pour s’approprier cette pratique, indépendamment de l’autre.
Anaël : « Méditer avec », je ne suis pas sûr d’avoir bien compris la question. S’ils se mettent à la méditation, mieux vaut qu’ils le fassent pour eux-mêmes, indépendamment de leurs ados. Si les circonstances les amènent à méditer ensemble, tant mieux, mais cela ne doit pas être un objectif. L’objectif, c’est la rencontre avec soi-même.
– Pouvez-vous partager avec nous un exercice de méditation simple à tester ? >>> la pratique du souffle :
– Si vous deviez résumer la méditation en une phrase ? Quelle serait-elle ?
Soizic : Prends soin de ton attention et elle prendra soin de toi.
Anaël : Le ciel n’a pas peur des nuages, deviens le ciel.
Merci à tous les deux ! A bientôt !
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Bonjour, merci pour ce concours, je tente ma chance !
Avec 5 enfants dont 2 ados, je m’accorde parfois une pause méditation, ça aide !!
Bonjour Soizic,
Je tente ma chance pour le concours
j’ai 2 garçons de 15 et 19 ans et j’ai envie de leur faire découvrir la méditation. Je pratique de temps en temps et cela m’apporte beaucoup de détente et de calme intérieur.
Merci pour ce concours je tente ma chance!!
J’ai découvert la méditation à 15ans comme une corvée imposée par ma mère…je ne veux pas finir comme mes parents et reproduire… J’aimerai inviter mes enfants à découvrir la méditation avec plaisir .
Je tente ma chance ! J’ai découvert la méditation en pleine conscience à l’occasion d’une thérapie cognitive comportementale pour guérir de mes TCA, ça m’apporte de la sérénité et un espace de respiration. J’utilise calme et attentif comme une grenouille avec mes enfants et aimerait beaucoup offrir ce DVD à mon jeune frère qui traverse une période houleuse – et ne souhaite pas finir comme nos parents !
Je tente ma chance en vue de découvrir la méditation qui me permettra de mieux gérer mon stress.
Je tente ma chance.
La méditation, que je pratique depuis peu, est pour moi le seul moment où je fais une vraie pause, on ressent vraiment le présent, le fait d’être bien là, l’esprit et le corps. Contrairement à tous les exercices de relaxation que j’ai pu faire, je ne m’ennuie pas, je n’ai pas envie de « mourir » tellement c’est long, parfois je ne vois pas passer les 10 ou 15 minutes et je suis surpris par la minuterie de mon smartphone.